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Partie d’échecs sur le Léman

Les 26 concurrents des 5 Jours du Léman doivent affronter la chaleur et le vent irrégulier, qui joue avec les nerfs des régatiers.

Vidy, le 22 juillet 2019 - Après un jour et-demi de course, la hiérarchie de ces 5 Jours du Léman 2019 est encore tout sauf clairement établie. Le trio de tête de ce début de course, constitué de Emmanuel Müller / Lorenz Kausche (Moi non plus), Pierre Varin / Frédéric Peroche (Zig Zag) et Alexis Rochat / Matthieu Sistek (SOS oxygène), n’existe plus; le groupe des poursuivants n’a pas cessé de menacer leur position tout au long de la journée, et seul l’un d’entre-eux, l’équipage biennois de Moi non plus, est parvenu à résister au retour de la flotte.

Bien partis dimanche après-midi de Vidy, ces trois équipages ont compté près de vingt kilomètres d’avance sur le peloton ce matin. Or, en milieu d’après-midi, les français Pierre Varin et Frédéric Peroche ont été rattrapées et dépassés, tandis que Alexis Rochat et Matthieu Sistek ont été relégués en milieu de peloton.

Quant aux grands dominateurs du début de course, vainqueurs du prologue et leaders lors des premières heures de course, Roland Fischer et Markus Ochs, ils ont été « avalés » par le peloton en fin de nuit passée. « Nous avons tout perdu », raconte Markus Ochs en rigolant, bon joueur. « C’est la première fois que nous naviguons sur le Léman et c’est aussi notre première longue régate, avec des nuits à bord. Nous ne sommes pas venus aux 5 Jours pour faire un résultat, mais pour finir la course. Ce début de course en tête était donc plutôt une surprise pour nous. » Reste que Fischer et Ochs sont de purs régatiers; ils naviguent habituellement à haut niveau, dans la classe des Lasers. Leur leadership momentané n’était pas dû à un quelconque hasard, et ils demeurent au coeur du peloton, au contact des meilleurs.

 

Egalement bien partis mais confrontés à la dure réalité des aléas du Léman, Jacques Amman et Célien Devaux, sur Leman sur Mer, ont franchi la bouée de Genève à une belle quatrième place avant de rétrograder en queue de peloton. « C’était très compliqué ce matin », raconte Jacques Amman. « Le plan d’eau n’était pas simple à lire, et par moments c’est un peu la loterie. Ceci dit nous avons beaucoup de plaisir. Nous sommes très concentrés lorsqu’il y a des coups à jouer. Et lorsque le vent est absent, nous profitons pour nous baigner. Il fait très chaud, mais nous utilisons des linges mouillés pour nous rafraîchir. La nuit passée, nous avons dormi deux heures chacun et nous avons aussi un peu récupéré pendant la journée. »

 

Les conditions sont restées très légères toute la journée, et elles sont appelées à le rester la nuit prochaine. Le passage du Bouveret ne sera pas simple dans ces conditions, et la nuit peut nous réserver bien des surprises